Source text in English | Translation by Christiane Lalonde (#10496) — Winner |
I remember reading once that some fellows use language to conceal thought, but it's been my experience that a good many more use it instead of thought. A businessman's conversation should be regulated by fewer and simpler rules than any other function of the human animal. They are: Have something to say. Say it. Stop talking. Beginning before you know what you want to say and keeping on after you have said it lands a merchant in a lawsuit or the poorhouse, and the first is a short cut to the second. I maintain a legal department here, and it costs a lot of money, but it's to keep me from going to law. It's all right when you are calling on a girl or talking with friends after dinner to run a conversation like a Sunday-school excursion, with stops to pick flowers; but in the office your sentences should be the shortest distance possible between periods. Cut out the introduction and the peroration, and stop before you get to secondly. You've got to preach short sermons to catch sinners; and deacons won't believe they need long ones themselves. Give fools the first and women the last word. The meat's always in the middle of the sandwich. Of course, a light butter on either side of it doesn't do any harm if it's intended for a man who likes butter. Remember, too, that it's easier to look wise than to talk wisdom. Say less than the other fellow and listen more than you talk; for when a man's listening he isn't telling on himself and he's flattering the fellow who is. Give most men a good listener and most women enough note-paper and they'll tell all they know. Money talks -- but not unless its owner has a loose tongue, and then its remarks are always offensive. Poverty talks, too, but nobody wants to hear what it has to say. | J'ai souvenir d'avoir lu un jour que pour certains, la parole sert à masquer la pensée ; j'ai pour ma part remarqué que dans la majorité des cas, elle la remplace. La conversation d'un homme d'affaires devrait être guidée par des règles moins nombreuses et plus simples que celles régissant toute autre conduite de l'animal humain. Ces règles sont les suivantes : Avoir quelque chose à dire. Le dire. Cesser de parler. La poursuite judiciaire ou l'asile des pauvres (la première étant un raccourci vers le second), voilà ce qui attend le négociant qui commence à parler avant de savoir ce qu’il va dire et qui continue à le faire après que la chose en question eut été dite. J'ai mis en place un service juridique qui me coûte cher, mais qui me tient loin des tourments de la loi. Rien n'empêche, lorsqu'on rend visite à une fille, ou entre amis après le dîner, de discuter comme on le ferait lors d’une excursion dominicale, en s'arrêtant pour ramasser des fleurs. Mais au bureau, la distance entre le début et la fin de tes phrases devrait être la plus courte possible. Oublie les préambules et le bavardage inutile ; cesse de parler avant d'en venir au point suivant. Les pécheurs ne sont sensibles qu'aux sermons courts et les diacres n’ont que faire de ceux qui sont trop longs. Donne aux idiots le premier mot et aux femmes le dernier. La viande, elle, est toujours au milieu du sandwich. Bien sûr, un peu de beurre à l’intérieur ne fait pas de mal si ton interlocuteur aime le beurre. Et n'oublie pas qu'il est plus facile de paraître sage que de prononcer des paroles de sagesse. Dis-en moins que ton interlocuteur, écoute plus qu’il ne parle. Car lorsqu’un homme écoute, il ne dévoile rien de lui-même, mais flatte celui qui le fait. Pour raconter tout ce qu'ils savent, la plupart des hommes n'ont besoin que d'une oreille attentive et les femmes de papier à lettres. L'argent parle, si tant est que celui qui le possède ne sache pas tenir sa langue, auquel cas le ton est toujours choquant. La pauvreté parle aussi, mais personne ne veut entendre ce qu'elle a à dire. |